Anticipations rationnellesLe courant des anticipations rationnelles (représenté notamment par Thomas Sargent et Robert Lucas, qui a obtenu le prix de sciences économiques de la Banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel, dit « prix Nobel d'économie », en 1995) ne prétend pas que l'on puisse éliminer l'incertitude, mais que les agents utilisent toute l'information dont ils disposent pour anticiper. Et que, ce faisant, ils convergent vers une même attente : si l'Etat, par exemple, s'efforce de leur faire croire qu'il est possible de dépenser plus tout en réduisant les impôts, ils n'y croiront pas, car les expériences passées montrent que ce genre d'affirmation s'est toujours soldé par une hausse des impôts, hausse à laquelle ils vont se préparer en dépensant moins. Résultat : même si, effectivement, l'Etat s'apprêtait à réduire les impôts pour relancer l'activité en gonflant la dépense privée, le comportement spontané des agents guidés par leurs anticipations rationnelles moins de dépense privée va annuler l'effet engendré par l'action publique. Ce qui revient à dire que la politique économique est impuissante, qu'elle est paralysée par les adaptations des agents en raison de leurs anticipations rationnelles. Mieux vaut laisser faire que tenter de faire quelque chose qui sera presque toujours condamné à l'échec : le courant des anticipations rationnelles modernise la vieille analyse libérale du laisser-faire. |
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